Le matin
Dans le train
La solitude parmi la multitude
Des visages, des lumières; le froid
Je m'endors les yeux ouverts
J'ignore les physionomies parallèles
Je rêve d'une vie ailleurs : meilleure
Sans trains
Sans matins
Juste avec lui et moi
Et peut-être un, deux ou trois chats
Le matin je prends le train
Destination esclavage
Car j'ai manqué de courage
Ou de fantaisie
Ou juste pas eu la chance
Ni l'allure des ces artistes
Ou riches bourgeois
Qui ne purgent pas leur peine
Comme moi
Alors je meurs un peu chaque matin
Avec les acariens
Qui me dévorent le coeur
Et les reins
Le soir sur le quai de la gare
Délavée, grisée, en désespoir
Quand le train de passage rentre en gare
Je me demande pourquoi ne pas en finir ce soir.
Et je repars
En train
Avec une lueur d'espoir
Qu'il est en mon pouvoir
De décider au moins de la fin
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